Réfection d’un tableau de bord de Jaguar XJ6 série 2
Tout d’abord, précisons que ces planches de bord sont réalisées dans du contreplaqué qui est recouvert d’une feuille de ronce de noyer de 6/10 mm pour enfin être vernies.
Les premières séries recevront un vernis monocomposant, relativement facile à éliminer de façon chimique par exemple, alors qu’il sera appliqué un vernis bi-composant sur les suivantes qui, malheureusement, se craquelle avec le temps.
C’est l’un de ces derniers modèles que nous avons traité ici, voici donc la procédure que nous avons employée.
Tout d’abord, il faut éliminer le vernis existant. N’essayez pas d’utiliser les décapants du commerce, ils sont totalement inefficaces. Perso, je déconseille fortement le ponçage, car même à la cale, il sera quasi impossible d’éviter d’attaquer le placage sur les bords.
Reste la solution radicale (mais efficace) de faire sauter le vernis en insérant une lame entre placage et vernis après avoir pris la précaution de chauffer ce dernier. On s’en doute, vue l’épaisseur du placage, il ne demandera qu’à s’arracher aux endroits où l’adhérence sera plus forte sur le vernis plutôt que sur le contreplaqué. Âmes sensibles, s’abstenir…
Pour cela, un décapeur thermique fait l’affaire mais attention à ne pas trop chauffer pour éviter de brunir le placage.
Pour décoller le vernis, l’emploi d’une cale à mastiquer a donné de bons résultats.
Il ne faut pas hésiter à chauffer peu mais fréquemment.
Voici le résultat après 2 bonnes heures :
Malgré tout, le placage s’est dérobé ça cet là, aux quelques endroits où il manquait de la colle.
Mais nous allons y remédier grâce à un procédé peu coûteux, déniché sur internet.
Il s’agit de créer une pâte à bois en mélangeant la poudre récupérée au ponçage avec de la colle à bois…
Une fois obtenu un mélange homogène, il suffit de combler les manques et de laisser sécher. On peut devoir s’y reprendre à plusieurs fois de façon à obtenir un léger dépassement.
Une fois poncé, les réparations se noient, au pire elles se confondent avec les veines du placage.
On va utiliser de la gouache marron pour re-teinter les champs du bois.
Le vernis utilisé sera tout simplement un polyuréthane, le même employé en carrosserie, et sera appliqué au pistolet.
Première couche et la seconde 1/4 d’heure plus tard.
Attention, ne pas chercher à obtenir une surface totalement lisse au début.
Lorsque le vernis est sec (24 h mini), on peut attaquer le ponçage à la cale avec du papier P400…
Puis au P600 pour terminer au P800.
Voilà le résultat : les zones brillantes sont les zones creuses que le papier n’a pas pu atteindre.
Il va falloir renouveler l’opération « vernis » autant de fois qu’apparaitront des zones creuses.
Jusqu’à obtenir zéro défaut. Ici, 15 séances auront été nécessaires pour ce résultat :
Et la couche ultime en espérant qu’aucun insecte n’aura l’idée d’atterrir sur le vernis frais…
A ce moment, il est conseillé de laisser sécher plusieurs jours. En attendant, place aux cadrans.